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CATALOGUE D'EXPOSITION

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SASZA BLONDER - ANDRE BLONDEL
1909 - 1949

Muzeum Narodowe w Krakowie
Stowarzyszenie Artystyczne Grupa krakowska

Héléna BLUM : Préface du catalogue de l'exposition BLONDER/BLONDEL
Septembre 1970 - Cracovie - traduction de Bruno KOPER

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Peu ordinaire fut la destinée de Sacha BLONDER et peu commun est le catactère de son art. Né à Czortkow, il quitta vite le pays, séjourna à Paris, Cracovie et Varsovie. En 1940 sous le nom d'André BLONDEL il entre dans la Résistance, le Maquis et après la guerre reprend son activité artistique. Mais pas pour longtemps : un accident tragique devait en 1949 écourter sa vie.

Sacha BLONDER etait artiste à fond. Nous nous souvenons encore des années d'avant guerre, sa petite silhouette, sa chevelure fauve, ses grand yeux bleus, mais avant tout sa sensibilité, son angoisse permanente de créateur et sa soif de recherche. On garde du temps de sa jeunesse un dessin de Czortkow, donc de l'époque, où il était encore éloigne des milieux artistiques. Il s'agit d'une « silhouette féminine », puissante et lourde, celle d'une ouvrière épuisée, portant d'énormes seaux. Ce fut pour le point de depart de son art. Sa créativite devait par la suite traverser différentes phases mais le principal motif de son inspiration devait rester la figure de l'Homme, Plus tard, peu de temp savant sa mort, il écrivait à un ami : « ...on ne peut appeler peinture une création dans laquelle l'Homme serait absent... »

Czortkow, au sud-est de Lwov, aurait paru bien exotique aux yeux des futurs camarades français de Sacha BLONDER. C'était en effet un bourgade typique des anciennes possessions territoriales polonaises avec une population très hétérogène et un fort pourcentage de juifs. Son père, boutiquier, l'avait envoyé à Paris en 1926 poursuivre des études ; deux ans plus tard il s'inscrivait à l'Academie des Beax-Arts de Cracovie où il devait demeurer jusqu'en 1934. Théodor AXENTOWICZ, Wladyslaw JAROCKI et Fryderik PAUTSCH furent ses professeurs.

Dans l'évolution de l'art modeme on constate souvent une influence sur la création d'un jeune peintre beaucoup plus forte venant de la part des condisciples que celle venant des professeurs. Cette influence réciproque, ce transfert des idées naissantes - pas toujours à caractère arfistique - a une réelle importance. C'est après 1930, dans les murs de l'Académie des Beax-Arts de Cracovie, que germaient les idées nouvelles et c'est dans l'atelier du professeur Xavéry DUNIKOWSKI qu'elIes s'échangeaient. Les jeunes ne reconnaissaient plus les autorités établies et suivaient leurs propres recherches. L'avant-garde était représentée par Henryk WICINSKI et Maria JAREMA, tous deux officiellement inscrits à l'atelier de sculpture; ils furent rejoints ensuite par Jonasz STERN, Leopold LEVICKI, Stanislaw OSTOWICKI, issus d'autres ateliers mais très proches idéologiquement. S.B. se trouvait aussi parmi eux. En 1933, conscients de leurs objectifs, ils créent le "Groupe de Cracovie" et, en 1934, organisent leur première exposition à Lwov. Cherchant de nouvelIes voies dans l'art, ils acceptaient en même temps un programme social et politique révolutionnaire. La majorité d'entre eux devaient s'inscrire au Parti Communiste Polonais.

Quand, en 1931, S. BLONDER entra aux Beaux-Arts de Cracovie, il avait déjà derrière lui son expérience parisienne. Pourtant il ne se dirigea pas aussitôt vers a l'abstraction. Ses carnets de croquis et les dessins de ses années universitaires (sauvés durant l'occupation de la Pologne par ses camarades et amis) témoignent de son audace et sa sensibilité. A coup sûr son imagination avait été marquée par les peintres parisiens SOUTINE, CHAGALL et MODIGLIANI. Mais il ne se subordonna pas à une seule personnalité artistique; il en tirait uniquement certaines inspirations, cherchant surtout à libérer sa propre imagination. Ses oeuvres de jeunesse emeuvent par leur simplicité. Il n'y joue pas sur les effets somptueux, ne cherche pas des sujets héroïques. L'imagination du jeune artiste était impregnée de souvenirs, d'aileurs pas toujours exacts comme le temple de Czortkow, l'église Sainte Marie de Cracovie et aussi les « planty » (*ceinture de verdure qui entoure la vieille ville) vus à travers les tableaux de WYSPIANSKI». Les « baby» (*paysannes) de Czortkow assises sur un banc devant leur maison avec, au premier plan, un cheval grand cornme un jouet d'enfant, tirant une charrette, sont vraiment très « chagaliennes » . Ses anciennes aquarelles nous introduisent dans l'intimité de ses années d'enfance. On est surpris par sa sensibilité de coloriste, par sa capacité à utiliser un coloris pour suggérer un état d'âme ou la possibilité de fixer une expression. L'aquarelle, qui représente un jeune juif en train de prier montre avec une grande force de suggestion le germe d'une conception originale de la forme et de la couleur. Aux Beaux-Arts il travaillait beaucoup. En temoignent ses croquis de nus ainsi que les portraits de ses camarades de la rue Kurniki, habitant comme lui un appartement loué aux étudiants par le recteur Szyszko BOHUSZ. On reconnaît les silhouettes de Jonasz STERN et Leopold LEVICKl. D'autres dessins montrent la cuisine où l'on prenait le thé, on y voit la silhouette de Mme POSNER, la propriétaire du local, et celle de sa fille, Sabine. Ainsi, dès le début, BLONDER analysait le monde qui l'entourait. Il utilisait alors un contour fort et décidé bien éloigné de la ligne molle et lyrique de MODIGLIANI. Il le disposait avec intelligence, indépendamment de ses rapports avec l'objet dessiné. Ces dessins font partie de ses meilleures réalisations de jeunesse. Il subissait alors l'influence du jeune milieu artistique de Cracovie, notamment celle de Henryk WICINSKl.

Dans le même temps, dans les oeuvres de plusieurs membres du "groupe" se faisaient de plus en plus sentir des tendances non-figuratives. A la conscience de la base id"ologique, ils ajoutaient la perfection de la transposition plastique. Dans les années 1935-34 BLONDER peint un certain nombre de tableaux abstraits ("Formes liées et formes contiguës", "la Verticale, l'horizontale, l'oblique dans la disposition d'une surface", "Triangle jaune sur une surface" etc...) datant de 1933.
On ne peut considérer la création de BLONDER, a fortiori celle de sa periode de formation comme un phénomène homogène, - ce qui est d'ailleurs tout à fait normal pour un jeune artiste. II subissait la pénétration de divers courants et idées, dans laquelle ses idées et ses opinions politiques devaient jouer un role important. Un conflit éclata entre les étudiants et le recteur PAUTSCH ; il s'en suivit une répression et l'exclusion de plusieurs étudiants, même quelques emprisonnements. BLONDER n'était pas directement engagé dans ce conflit, pourtant ces événements devaient avoir une répercussion sur sa peinture. Il nous reste un tableau « La prison », dont une inscription au verso nous indique qu'il s'agit de la partie centrale d'un triptyque de très grandes dimensions et dont les deux panneaux latéraux ont malheureusement disparu. Là il utilise des formes schématisées, géométrisées, dans un style "post-cubiste". La petite silhouette d'un prisonnier se trouve dans un immense intérieur vide, construit, semble t'-il en blocs de pierre. Au fond, à gauche et à droite, on distingue d'autres prisonniers, solitaires. Les tons gris et brun soulignent l'expressivité du sujet. Dans deux autres « compositions », (conservées, l'une, au Musée National de Varsovie, l'autre dans celui de Cracovie) il rend l'expressivité encore plus dynamique en deplaçant formes et figures. A l'évidence la monumentalité et la situation faussement statique de « La prison » est voulue par l'auteur.

Ces oeuvres décrites ci-dessus témoignent du haut niveau artistique déjà acquis par BLONDER. Selon Maria KOSINSKA, elles datent de 1933 (cf "La Genèse du Groupe de Cracovie à la lumiere des faits et des documents", "Przeglad artystyczny", N° 1, Warszava 1960). Ces dates sont confirmées par les étiquettes de la Société des Beaux-Arts de Lwov à l'occasion d'une exposition organisée dans cette ville en 1934. A cette époque, à cote d'un tableau comme « La prison », l'artiste exécutait des paysages sous une forme simplifiée et synthétique liée à l'action de couleurs synthétique et fortes. Ce problème pictural se concrétisa sous une forme plus décidée ultérieurement, durant sa période française. Son bagage artistique reste tout de même plus attachant dans les camets de croquis, les dessins et les aquarelles.

L'année 1934 fut particulièrement favorable au développement de son art. Au premier plan apparaissent les aquarelles et les gouaches avec des motifs précis et riches en couleurs. De grandes surfaces colorées s'entremêlent et s'entre pénètrent, donnant un rendu suggestif, quasiment expressionniste. Il utilise, - surtout dans ses études pour les portraits, des couleurs imprégnées de franc cramoisi, des bleus forts et des verts sombres. De temps en temps on remarque dans ses toiles de grands coups de pinceau synthétiques, cemant lapidairement une silhouette. L'artiste, dans ses compositions de figures, retravaillait souvent ses premières exécutions, mais gardait toujours une certaine dominante de couleurs, surtout lorsqu'il s'agissait de natures mortes et de paysages.

Dans les premières d'exécutions il liait Ies effets de couleurs en collaborant avec la lumière. Citons ses paroles rapportées par BOLDOK : « ... la lumière guide ma palette et moi je chante parfois comme un oiseau... ». Il n'y a là aucune exagération, ses camets de croquis en font foi, ainsi que des gouaches d'assez grand format. Un certain nombre figurent dans notre exposition. Elles apportent à la création de BLONDER une note animée.

Ses recherches artistiques le rapprochèrent plus étroitement de l'avant-garde polonaise. En 1932 il fut invité en tant que membre à part entière à participer à l'exposition de l'Institut de Propagande Artistique de Varsovie. Autour de lui il y avait Léon CHWISTEK, Karol HILLER, Katarzyna KOBRO, Alexandre RAFALOVSKI, Henryk STARZEWSKI, Wladislaw STRZEMINSKI, Romuald Kamil WITKOWSKI .

Ces noms parlent d'eux-memes ainsi que ceux des artistes invités : Léopold LEWICKI, Piotr POTWOROWSKI, Jonasz STERN et Alexandre WINNICKI. Là, BLONDER manifesta le dualisme de ses recherches plastiques en exposant deux tableaux contradictoires par leur forme : une « nature morte » à l'oignon et une oeuvre abstraite : « La verticale, l'horizontale, l'oblique disposées sur une surface » (absent dans notre exposition). Ne connaissant pas la totalité des oeuvres de l'artiste, il m'est difficile de dire quel courant est le plus fort, le plus marquant. En toute impartialité il convient de remarquer ces réalisations du point de vue de la couleur. Celle-ci, dans son acceptation modeme, était différente de celle des « capistes » qui avaient beaucoup de succés dans les années 30. La couleur de BLONDER était plus synthétique, plus proche de la peinture de Titus CZYZEWSKI. Chez BLONDER prédomine l'élément expressionniste ; un bon exemple en est le « Portrait masculin » où l'expression conduit à la déformation.

En 1934 BLONDER quitte Cracovie. ll poursuit ses penchants pour l'abstraction en abordant la rigueur de I'abstraction géométrique. Il était alors très proche de Mondrian, malgré des réminiscences de KLEE. De cette période nous présentons à l'exposition plusieurs gouaches peintes sur des cartons, d'un petit format, - oeuvres de haute qualité et témoignant de l'angoisse créatrice permanente de l'artiste.

A Varsovie on classait BLONDER parmi l'extrême-gauche artistique. C'est bien ainsi qu'il est perçu par Mieczyslaw WALLIS dans sa critique de l'exposition de l'Institut de Propagande Artistique de 1937. Il énumère les meilleurs représentants de l'avant-garde : T. CZYZEWSKI, E. KIRCH, E. SHIGAL, M. FEUERRING, M. SCHULZ, S.BORISOWSKI, K.R. WITKOWSKI, S. BLONDER, R. MALCZEWSKI. Il les caractérisait comme des adeptes de l'expressionnisme, de I'art non-figuratif et du primitivisme.

Le salon de l'Institut de Propagande Artistique de 1937 eut une grande importance. Il fut organisé dans le but d'animer la vie artistique de Varsovie, où, dans le domaine de I'art, régnait un certain marasme. L'ensemble des noms cités par WALLIS ne reflète pas l'état réel de l'avant-garde polonaise de l'époque, car elle n'était pas complètement présente à I'exposition. WALLIS, un des meilleurs critique de ces années, correspondant permanent des « Wiadomosci Literackie » ( « Les Nouvelles Littéraires ») notait consciencieusement tous les noms dignes d'être remarqués. Lors de cette exposition BLONDER reçut une distinction et sa « Nature Morte » devait par la suite être reproduite dans l'élégant journal « Arkady » « les Arcades »). Cette oeuvre (exposée ici) est déjà loin des recherches de jeunesse ; il est une sorte de pont vers les futures phases de sa création.

En 1937, grâce à l'appui de Tytus CZYZEWSKI et de W. WASOWICZ il reçoit une bourse et repart à Paris. Avec Maria JAREMA j'eus alors l'occasion de le rencontrer à Paris. Maria, concentrée, jouait aux échecs, alors que BLONDER , visiblement désireux de l'énerver, coupait, d'une voix implorante, le silence : " ...Marysia, écoute, j'ai vu aujourd'hui un magnifique BONNARD ...". Maria ne réagissait que par un haussement de sourcils. Ainsi, bien avant 1939, il avait pris connaissance des coloristes. C'est dans cette direction que devait s'engager sa production après guerre. Mais son attachement à la couleur fut d'un autre genre.

Un examen superficiel de ses oeuvres inciterait une comparaison avec le fauvisme, mais cette parente n'est qu'apparente. En 1945 Sacha BLONDER, ou, plutot André BLONDEL s'est retrouvé à Paris. Mais il passait une grande partie de son temps dans le midi, à Sète. Les paysages du Sud de la France l' ont touché au point de marquer l'évolution de son art. L'azur du ciel et les coloris chauds du paysage furent pour lui une nouvelle révélation de la couleur. Dorénavant il se servit de tons clairs et décidés qu'il ne tirait pourtant pas directement de la nature, composant le tableau suivant son propre schéma tonal. Il garda aussi son ancienne façon de construire le tableau (par la disposition schématique des formes sur une surface). Ayant obtenu une plus grande luminosité de tons, il restait fidèle à ses conceptions primitives.

Le moteur essentiel de sa création le poussait de plus ne plus violemment vers l'expressionnisme et c'est justement cet élement qui relie entre elles les principales étapes de son itinéraire pictural.

La dernière période de sa création apparaît comme la plus homogène. Le moyen dominant de son expression reste la couleur. BLONDEL fait preuve ici d'une imagination peu commune et de grandes possibilités. Il suffit, pour s'en convaincre, d'examiner les peintures à l'huile de la période française.

Les années de cette période furent fort animées ; différentes tendances se côtoient, de nouvelles idées naissent ; des artistes comme KANDINSKI, KLEE, MONDRIAN ont une grande influence sur le destin de l'art.

André BLONDEL garda ses anciennes idées, ne suivit pas les nouvelles voies. Dans le midi de la France, à Narbonne, Sète, Perpignan et Montpellier, il fréquenta les milieux artistiques locaux, où la peinture de -- était alors fort appreciée. BLONDEL se faisait des amis, organisait des expositions individuelles, participait à des expositions de groupe. Ses toiles se vendaient bien. Raoul DUFY en acheta quelques unes.

Dans les premiers tableaux de cette époque dominent encore les tons sombres, en particulier les bleus foncés. Vite, sa palette va s'éclaircir. Les rouges vifs, les jaunes et les verts intenses éclatent sur de grandes surfaces. Les oeuvres les plus représentatives sont les paysages, les natures mortes et les bouquets.

En peignant un paysage sur le motif, BLONDEL ne cherchait pas le réalisme. Le motif n'était qu'un prétexte pour l'organisation structurée de la composition des tons. Son angoisse créatrice est toujours la. Ces oeuvres feraient parfois penser au Sacha de Czortkow qui contemplerait les paysages français avec ses maisons immobiles sous un ciel d'azur en s'empressant de briser le calme par l'introduction de couleurs pleines d'expression.

Le portrait double d'Hélène et de Marc, ses enfants (1949) ressort parmi les autres portraits. Il constitue une sorte de trait d'union entre les deux courants fondamentaux de sa création : I'action de la couleur et la construction de la forme.

Jusqu'à la fin de sa courte vie, BLONDEL n'a jamais cessé ses recherches, ne se contentant pas des résultats acquis. Dans ses lettres à Erna ROZENSTEIN, peintre issue comme lui du «Groupe de Cracovie » qu'il avait revue après guerre à Paris, il parle de l'inquiétude de l'artiste par rapport à son art et de sa relation au réel : « . . . Mon travail est encore plein d'inquiétude, quoique construit et souvent fortement tendu. J'arriverai certainement à une grande simplicité et, peut-être à une manière plus calme de m'exprimer quant à la matière et à la construction. La phase tragique et tendue se transformera en phase de concentration et de force. C'est étonnant à quel point, dans mes peintures, je suis éloigné de mon dessin, - lui-même sorte d'avant-garde de mes toiles, mais même pour ce qui est du dessin, ma pensée le précède de très loin... ».

II fait peut-être allusion aux dessins qui illustrent un poème de D.ANGLlVIEL : «Le Cheval fou » (plaquette éditée à Narbonne en 1947). lci, le dessin dépasse effectivement les peintures, constitue une sorte de sortie de l'art abstrait, mais reste figuratif. Par la disposition du trait, l'artiste crée un monde irréel et la seule situation graphique de la ligne, par ses arabesques et ses courbes, devient la cause directe de l'expression.

Les années d'après-guerre n'étaient pas faciles. BLONDEL luttait durement pour gagner sa vie. En France il connut les joies de la vie familiale, qu'il appreciait plus que tout (cf ses lettres à E.ROZENSTEIN). Il n'avait non plus pas oublié le pays qu'il avait quitté en 1937, ni ses anciens amis artistes, il avait gardé la nostalgie de la langue polonaise.

La création artistique de Sacha BLONDER fait partie du patrimoine artistique polonais.

Héléna Blum

 

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Biographie Sasza Blonder Andre Blondel
Tableaux Sasza Blonder Andre Blondel

Sasza Blonder-André Blondel- 1909-1949

Musée national et Association « Groupe de Cracovie » - Galeria Krzysztofory, Cracovie.
Préface de Héléna Blum
Sept. 1970 - 80 pages

 

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